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CROATIE:   20ans APRES

          l’INDEPENDANCE

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© PierreRoux 2013       Toute reproduction même partielle interdite

PROJET   /   REPRESENTATION DE LA GUERRE

Vingt ans après son indépendance la Croatie est à l’aube de son entrée dans l’ Union Européenne.


Le fardeau de la guerre pèse encore lourdement sur le pays et pour certains c’est une situation insurmontable tandis que d’autres expriment le désir de se tourner vers de nouvelles préoc-  cupations, de construire le futur en dehors du passé. 


Parler de la guerre en Croatie est difficile. Et pourtant, il paraît impossible de parler de la Croatie sans parler de la guerre.

Des villes en portent encore les stigmates ; les réfugiés ne sont pas tous revenus et certains ne rentreront sans doute jamais ; des victimes n’ont pas reçu réparation et vont de tribunal en tribunal ; l’économie est très mal en point ; les clivages inter-communautés (croate et serbe) perdurent...


De façon générale, la guerre est évoquée dans les médias par une série de faits et d’actions. Les témoignages narrent la violence des évènements : des blessures et des traumatismes, des morts, des massacres, des disparus.

Ces éléments choquants sont souvent présentés dans un montage dramatique (musique, ralenti, répétition d’image...) qui mystifie le sujet. En photographie, l’usage excessif du noir et blanc par exemple, peut donner une touche pathétique et a-temporelle.

Avec cette mise en scène le mal est diabolisé : il est dans une sphère en dehors de notre portée, de notre réel,  de  notre  vie   quotidienne.  Comme  le

mentionne Ana, l’un de nos sujets: «Aux informations télévisées, tu vois des gens souffrir, mais quand la télé est éteinte, tu continues ta vie et ces gens souffrent toujours.»

Au contraire du conseil de Robert Capa : « Si ta photo n’est pas bonne c’est que tu n’étais pas assez près » nous avons cherché à nous éloigner de la cruauté visible de la guerre et à nous méfier des approches dramatiques du sujet.


Nous avons choisi un dispositif photographique qui ancre la guerre dans le présent. Les photos sont en couleurs et les sujets situés dans un environnement familier. Pour chaque image, un témoignage écrit rassemble l’histoire intime passée, présente et future des sujets.


La photo en elle-même ne montre pas cette guerre: c’est le portrait d’un inconnu dont on ne peut a priori soupçonner l'histoire. Cet inconnu vit dans le même monde que nous, nous pourrions le croiser dans la rue et à travers son témoignage, son vécu, l’expérience directe de la guerre devient présente,  palpable dans sa dimension contemporaine.

Le principe moteur du projet n’est pas de faire un reportage de plus sur la guerre en tant qu’évènement historique. Il ne s’agit pas de s’intéresser au passé en tant que tel mais de chercher plutôt à investiguer les traces qu’il a laissé dans le présent et interroger le futur.